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Rue Maryse Bastié

Maryse Bastié, la grande dame de l’aviation

 

Maryse Bastié était une aviatrice connue et reconnue, elle fut la première aviatrice française à décrocher de nombreux palmarès. Ses exploits furent très rapidement médiatisés.

Son mérite est reconnu dans le monde entier où lui sont décernés de nombreux témoignages et décorations.
 

Née, à Limoges, le 27 février 1898, dans la rue de Beaumont, qui deviendra en 1953 rue Maryse-Bastié, elle est orpheline de père à l'âge de 11 ans. La petite Marie Louise Bombec aura une enfance difficile. Pendant la Grande Guerre, en 1915, à l’âge de 17 ans, elle se mariera contre l’avis de sa famille avec Jean Baptiste Gourinchas, avec qui elle aura un fils, Germain.

 

Elle divorce quelques années plus tard en 1920, et devient ouvrière dans une usine de chaussures comme piqueuse sur cuir.

 

Elle se remarie, en 1922 avec son filleul de guerre, le Lieutenant pilote Louis Bastié, originaire de Fiac, petit village proche de Toulouse. Avec lui, elle gère un magasin de chaussures à Cognac.

En 1925, Louis BASTIE devient moniteur à l’école Camplan et, c’est à ses côtés, à cette époque que Maryse Bastié se découvre une passion pour l’aviation.

 

Elle apprend à piloter auprès de son moniteur Guy Bart, puis le 29 septembre de la même année, elle obtient son brevet de pilote sur la station aérienne de Bordeaux-Teynac, qui deviendra plus tard l'aéroport de Bordeaux-Mérignac. Une première pour une femme. Une semaine après, elle passe avec son avion, un Caudron_G.3, sous les câbles du pont transbordeur de Bordeaux.

 

Mais les femmes peinent encore à cette époque, à trouver leur place dans un monde exclusivement masculin. Maryse va se battre en permanence contre la misogynie qui règne dans le milieu de l’aviation, et qui lui fera s’écrier un jour face à un journaliste : « la femme ne serait-elle que la belle moitié du genre humain, dont la mission est de rendre la vie agréable à l’autre moitié ? ».

 

En novembre 1925, elle vole de Bordeaux à Paris, divisant son parcours en six étapes, ce qui constitue son premier voyage aérien. L'année suivante, le 15 octobre 1926, son mari, Louis Bastié, trouve la mort dans un accident d'avion. Loin de se décourager, Maryse Bastié devient monitrice de pilotage, puis monte à Paris, pour donner des baptêmes de l'air et faire de la publicité aérienne.

 

En juin 1928, après avoir remporté 25 000 francs à un concours de vol, elle décide de s'acheter un Caudron C.109 à moteur de 40 ch. Comme elle n'a pas d'argent pour le faire voler, le pilote Drouhin va l'aider à financer sa passion.

C’est également en 1928 qu’elle changera officiellement de prénom, Marie Louise Bastié deviendra Maryse Bastié.

 

Le 13 juillet de cette même année, avec son ami pilote Drouhin, elle obtient son premier record féminin homologué de distance en ligne droite pour avions biplace légers entre Le Bourget et Treptow en Pologne. Elle obtient également sa licence de transport public, elle est la première femme à obtenir ce brevet en France.

 

En 1929, elle s’attribue plusieurs records féminins nationaux et internationaux de durée de vol pour avions légers :

  • A Orly, en avril, en 10h30, puis en 24h24

  • En juillet, en 26h46, aux commandes d’un Caudron C109, record repris le 02 mai 1930 par Léna BERNSTEIN en 35h45′

  • Maryse Bastié lui reprendra entre le 2 et 4 septembre 1930 après 37 h 55 de vol au-dessus du Bourget aux commandes de son Klemm 25 baptisé « Trottinette »

 

Elle déclarera même « La durée c’est trop dur ! Pour rien au monde, je ne recommencerai ! »

 

Le 28 juin 1931, elle part du Bourget aux commandes de « Trottinette » et après 30h30 de vol, elle atterrit à Moscou en battant le record de distance en ligne droite pour avions monoplaces, avec une vitesse moyenne de 97km/h.

 

D’ailleurs cette impressionnante performance lui vaudra la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur et le très prestigieux « Harmon trophy », prix américain décerné pour la première fois à une française.  

 

Du courage, Maryse Bastié n’en manque pas. Dès 1934, elle s'engage avec Hélène Boucher et Adrienne Bolland dans le combat pour le vote des Françaises, en soutenant Louise Weiss qui se présentait aux élections législatives de 1936 dans le 5 e arrondissement de Paris.

 

Malgré tout, son état de santé lui fait défaut, elle se voit retirer provisoirement sa licence de vol et doit se faire soigner en Suisse, à Megève. Triste coup du sort, le 6 juin 1935, son fils Germain, militaire dans la Marine Nationale, décède en Tunisie de la fièvre typhoïde. Maryse est effondrée.

 

En août 1935, elle fonde avec Guy Bart une école de pilotage à Orly appelée "MARYSE BASTIE AVIATION", mais l’aventure durera très peu de temps.

 

Fin 1935, elle relève le défi de battre le record de la traversée de l’Atlantique détenu par l’australienne, Joan Batten, en 13h39. Elle prépare minutieusement cette traversée avec son ami pilote Jean Mermoz.

 

C’est un an plus tard, le 30 décembre 1936 qu’elle pulvérise le record en traversant, en solitaire l'Atlantique sud, reliant Dakar à Natal, au Brésil, alors que trois semaines auparavant, Mermoz s'était perdu en mer en tentant le même exploit.

 

Pour rendre hommage à son ami, le 11 janvier 1937, elle baptise son avion « Jean Mermoz ».

 

La passion de l’aviation, en cette première moitié du 20e siècle, devait se doubler d’un grand courage, car la mort était souvent au rendez-vous, sans distinction de sexe cette fois : Hélène Boucher en 1934, Jean Mermoz en 1936, Edmée Jarlaud en 1939, et tellement d’autres encore...

 

En 1940, lors de l’offensive allemande, elle veut voler pour défendre le pays, mais cet honneur est refusé aux femmes.

 

Rageuse, elle offre ses services à la Croix-Rouge et participe aux soins donnés aux prisonniers français du camp de Drancy. Lors du départ d’un train vers l’Allemagne, elle se fracture le coude et en garde une invalidité.

 

Elle rejoint en juin 1940 la Résistance au sein du réseau DARIUS et sous couvert de son activité à la Croix-Rouge, elle recueille des renseignements sur l’occupant. Bien qu’ayant été arrêtée par la Gestapo en 1944, elle reste active pendant toute la durée de la Guerre. 

 

En 1944, le général de Gaulle autorise enfin les femmes à rejoindre l’armée... à condition du moins, de figurer sur la liste des meilleures. Bien évidemment, Maryse Bastié est engagée, tout comme Maryse Hilsz. Mais deux ans plus tard, créditée de 3000 heures de vol et du grade de capitaine de l’armée de l’Air, elle renonce à ses ambitions de pilote militaire. Honneurs et responsabilités ne lui sont  pas pour autant refusés.

 

En 1947, elle reçoit des mains du ministre de l’Air la cravate de Commandeur de la Légion d’honneur.

Elle est la troisième femme à recevoir cette haute distinction, et la première à titre militaire.

 

En 1951, on lui confie la direction des relations sociales au centre d’essais en vol de Brétigny. Elle ne pilote plus mais accompagne souvent en vol ceux qui ont pris la relève, et qui sont ses amis. 

 

Maryse Bastié, disparait tragiquement, il y a 70 ans, le dimanche 06 juillet 1952 lors d'un meeting sur l'aérodrome de BRON, à bord du Nord 2501, plus connu sous le nom de Noratlas, prototype d’un bimoteur destiné aux transports de parachutistes.

 

L’avion revenant d’un survol de Lyon, après un passage au-dessus de BRON, moteur droit arrêté, s’engage dans une chandelle, décroche, s’écrase et prend feu.

 

Maryse Bastié n’est plus…. Ses obsèques ont lieu le 11 juillet 1952 aux Invalides et elle repose depuis, à PARIS au cimetière de MONTPARNASSE où est enterré également un autre As de l'aviation : Charles Pégoud.

 

Nombre d'établissements scolaires, rues et avenues portent aujourd'hui son nom en France,

comme à Chassieu, aux Grandes Roberdières, la rue Maryse Bastié.

Une stèle en son hommage a été érigée à sa mémoire, à l’aérodrome de Bron, à côté du hangar 5.

 

Maryse Bastié, une carrière et une vie de très haut vol.

Son nom restera parmi les plus grands et les plus purs de l'histoire des ailes françaises.



 

Records

• 1928, premier record féminin de distance de vol (1 058 km)

• 1929, record international de durée de vol féminin (26 h 44 min)

• 1930, elle bat le record de durée féminin international en 37 heures 55 minutes.

• 1931, elle s'empare du record féminin international de distance, avec 2 976 kilomètres.

• 1936, elle réalise la traversée féminine de l'Atlantique Sud en 12 heures 5 minutes. Honneurs :

• Citation à l'ordre de la Nation

• Chevalier de la Légion d’honneur (1931)

• Ordre de l'Étoile rouge (URSS, 1931)

• Chevalier de l'ordre de la Croix du Sud (Brésil, 1937)

• Officier de l'ordre national du Mérite (1937)

• Médaille d'or du Progrès (ou médaille des pionniers, 1937)

• Plaque de vermeil de l'Aéro-Club de France (1937)

• Ordre de l'Étoile de Roumanie (1937)

• Médaille d'or de l'éducation physique (1937)

• Commandeur de l'ordre de l'éducation nationale (Palmes académiques, 1937)

• Croix du Mérite du Chili (1938)

• Croix de l'Aviation (Pérou, 1938)

• Ordre de Simon Bolivar (Venezuela, 1938)

• Croix de saint Olaf (Norvège, 1940)

• Commandeur de la Légion d'honneur (1947)

• Croix de guerre 1939-1945 avec palme

• Médaille de la Résistance

• Médaille de l'Aéronautique

• Commandeur de l'ordre royal du Cambodge

Allocution du maire de Chassieu Alain Da
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