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Rue Professeur Froment

Présentation de la rue du professeur Roger Froment:

 

Reconnaissance précieuse de Jean Normand, ancien professeur à l'Université de Lyon, conservateur du Musée d'Histoire de la Médecine et de la Pharmacie de Lyon, à propos du Professeur Roger Froment. (voir vidéo)

Mais qui était le Professeur Roger Froment ?


Né le 18 janvier 1907 dans le 6ème arrondissement de Lyon, Roger Froment est le fils de Jules Victor Froment, et de Nelly Wehrlin, fille de Jeanne Faure et de l'ingénieur Charles Wehrlin, ingénieur et fondateur des Moteurs Niel.

La médecine, une histoire de famille…

 

Jules Victor Froment, son père était l'un des neurologues français les plus éminents de la première moitié du XXe siècle. Spécialiste de la maladie de Parkinson, il introduisit le test diagnostique de la manœuvre, dite de Froment.

 

Roger Froment passa une partie de son enfance, dans le 6ème arrondissement de Lyon, au 9 cours Morand, qui deviendra après 1945 le cours Franklin Roosevelt. Issu d’une famille d’une grande culture, il fût au contact dès son adolescence avec l’intelligentsia littéraire française.

 

Alors qu’il devait effectuer son service militaire, un accident de santé provoqua sa réforme. Il se retrouve donc totalement disponible pour étudier la médecine pendant que ses camarades de promotion d'internat accomplissaient leurs obligations militaires.

 

Ce choix signifiera l'entrée de Roger Froment dans le monde de la cardiologie. Il suit alors bénévolement, en surnombre, le service de Louis Bénédicte Gallavardin, médecin spécialisé dans la cardiologie, connu pour le phénomène de Gallavardin. Une référence sur la mesure de la pression artérielle.

 

Le 30 septembre 1930, Roger Froment se marie à Elise Berrier à la mairie de Bourgoin-Jallieu avec qui il aura 4 enfants : Odile, Anne, Alain et Eric.

 

Conquis par le prestige de Gallavardin, il lui demandera en 1932 le sujet de sa thèse, consacrée aux Tachycardies paroxystiques ventriculaires et lui succédera quelques années plus tard, à la tête de l'École lyonnaise de cardiologie.

 

Médecin des hôpitaux à 28 ans, en 1935, il devient agrégé de médecine, et poursuit fidèlement l'œuvre de son maître, groupant autour de lui les futurs spécialistes, à l'Hôtel-Dieu d'abord, puis au Pavillon N de l'hôpital Edouard Herriot où se crée l'école de cardiologie lyonnaise.

A la veille de la seconde guerre mondiale, en 1938, il est nommé chef de service puis sur sa demande, guéri de ce qui avait motivé sa réforme, Roger Froment se fait intégrer dans l'Armée. De retour du conflit européen, il est nommé professeur de clinique médicale à l’université de Lyon Traité de thérapeutique clinique, à la suite de Paul Savy.

Il interviendra, au début des années 50, en tant que maitre de conférences à Barcelone, pour parler des maladies du cœur chez l'enfant et l'adolescent.

En qualité de professeur à la faculté de médecine de Lyon, et pour ses 26 ans de services civils, il sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur, par décret du 10 février 1953.

 

En mai 1959, Jean Berthoin alors ministre de l’intérieur sous De Gaulle, subit un malaise cardiaque le jour de sa réélection au Sénat. Sur conseil du professeur Froment, il quittera ses fonctions ministérielles pour se consacrer uniquement à son mandat parlementaire.

 

Roger Froment deviendra professeur de clinique de prophylaxie cardio-vasculaire afin d’enseigner l’ensemble des mesures à prendre pour prévenir les problèmes cardiovasculaires. Il occupera également le poste de directeur de l'Institut de chirurgie et d'expérimentation cardio-vasculaires de la Faculté de médecine de Lyon.

 

Excellent enseignant, tout au long de sa carrière, il a fait paraître plusieurs ouvrages d'une grande valeur scientifique, s'intéressant surtout aux modifications du rythme cardiaque, à la pathologie de l'endocarde, et aux coronarites, afin de promouvoir en France l’ensemble des mesures à prendre pour prévenir les problèmes cardio-vasculaire.

 

Le 31 mars 1961, en qualité de professeur à la faculté de médecine de Lyon, il sera promu, par décret, Officier de la Légion d’Honneur.

 

En 1968, il assiste, à l’hôpital Edouard Herriot, dans la clinique de chirurgie cardiaque, le professeur Pierre Michaud lors de la greffe du cœur pratiquée sur M Noël Moissonier, âgé de 34 ans.

 

Entre 1968 et 1972, il dirige une Unité de recherche de l'INSERM concernant l'athérosclérose et l'hypertension artérielle, puis au côté d’André Gonin et André Perrin, il dirigera les services de cardiologie adulte de l'hôpital cardio-pneumologique Louis-Pradel.

 

Il sera promu Commandeur de l’ordre national du Mérite, par décret, le 18 décembre 1974, en qualité de professeur à l’université Claude-Bernard de Lyon.

 

Membre de l'académie nationale de Médecine et de l'Académie des sciences, il sera élu correspondant national pour la division de médecine le 27 novembre 1973, et membre non résidant le 29 mars 1977.

 

Lettré, et érudit Roger FROMENT avait une passion littéraire pour Paul Valéry, pour qui il apporta sa touche personnelle à la 31ème strophe du poème Le Serpent:

 

« Cette soif qui te fit géant, Jusqu’à l’Être exalte l’étrange, Toute puissance du néant ! »

Confident et médecin personnel du grand romancier Roger Martin du Gard, prix Nobel de littérature, en 1973 pour le roman Les Thibault, Roger Froment en deviendra son exécuteur testamentaire.

 

Chaleureux, noble et sensible, Roger Froment, possédait une vaste et fine culture, sa noblesse de caractère frappait tous ceux qui l’approchaient.

 

Reconnu par ses pairs pour avoir eu une carrière exceptionnellement brillante, sa disparition subite le 17 février 1984, à l’âge de 77 ans endeuilla l’ensemble du milieu médical.

 

A Chassieu, la rue du Professeur Froment lui rend hommage.

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