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Rue Hélène Boucher

Hélène Boucher, l’aviatrice prodige (1908-1934)

 

Hélène Antoinette Eugénie Boucher est née le 23 Mai 1908 à Paris. Jeune femme moderne et avant-gardiste, elle fût l’une des plus grandes aviatrices françaises en battant de nombreux records de vitesse.

Elle est la fille de Léon Boucher, architecte parisien, et d’Élisabeth Hélène Dureau. Dès son enfance, elle reçoit le surnom de Léno (Lé pour le prénom de son père et No pour celui de son frère, Noël) surnom qu'elle conservera toute sa vie en famille.

Pendant la Première Guerre mondiale, elle quitte Paris avec sa famille, pour s’installer dans la propriété familiale de Boigneville, petit hameau à quelques kilomètres de Yermenonville, près de Chartres, en Eure et Loir.

Passionnée d’aviation, elle collectionne alors les photos d'aviateurs et les articles sur les avions.

De retour, à Paris, dans l'appartement familial au 169, rue de Rennes, elle entre au collège Sévigné, premier établissement secondaire laïque pour jeunes filles créé en France. Elle y croisera également les sœurs Irène et Marie Curie, et y rencontrera son amie et confidente de toujours, Dolly Van Dongen, la fille du peintre Kees Van Dongen.

Longtemps elle chercha sa voie : après quelques essais dans la couture puis au piano, son père la dirigea vers les Beaux-arts. A seize ans, elle fut admise pour apprendre à conduire une automobile et acquit vite une réelle virtuosité.

Elle se destinait à une carrière d’interprète lorsqu’en 1930, un ami de son frère, Jean Hubert, se tua en avion. Elle sut alors ce qu’elle voulait être : aviatrice.

Elève d’Henri Farbos, pilote français et fondateur de l’aéroclub de Mont de Marsan, elle passe son baptême de l’air le 4 Juillet 1930.

Hélène Boucher prend son premier cours de pilotage en mars 1931 et le 21 Juin, elle obtient son brevet de pilote de tourisme. Ensuite, après avoir cumulé 100 heures de vol et réalisé un vol de nuit, elle décroche le brevet de pilote professionnel de transport public. Elle est la quatrième femme à l’obtenir après Adrienne Bolland, Maryse Bastié et Maryse Hilsz.

Le 23 juillet 1932, lors du raid  Cannes-Deauville,  l'Avro Avian  piloté  par Hélène Boucher, après avoir pourtant refait les pleins à Nevers,  tombe en panne d'huile moteur au-dessus de la Nièvre. Elle  parvient à se poser dans un pré, puis après réparation, redécolle. Au bout de deux minutes, le moteur  s'arrête une nouvelle fois. L’atterrissage de fortune finit  dans  une rangée de peupliers  à  Marolles, hameau de la commune d'Oulon près de Prémery. L'avion reste accroché dans les branches, et la pilote s'en sort sans blessures, rejoignant le sol de branche en branche par ses propres moyens.

Elle poursuit ses participations aux manifestations comme le raid Paris - Saïgon au début de l'année 1933, mais devra malheureusement s’arrêter à Bagdad suite à une avarie technique.

En juillet 1933, avec Edmée Jarlaud comme passagère, elle participera aux 12 heures d'Angers. Terminant 14e au classement général, elles seront les premières femmes à franchir la ligne d’arrivée.

Puis le 2 août, Hélène Boucher décrochera son premier record du monde, celui d'altitude féminin pour avion léger deuxième catégorie, avec 5 900 mètres à bord de son avion Mauboussin 60 CV.

En septembre 1933, elle se lance dans l'acrobatie aérienne. Le pilote d'essai et champion de voltige Michel Détroyat, son moniteur, déclare au terme de sa formation :

« Dans quelques mois, elle sera la meilleure acrobate du monde ! ».

Son niveau lui permettra de s’engager à la rencontre internationale de Villacoublay le 8 Octobre aux côtés de la pilote allemande Vera Von Bissing.

En juin 1934, elle signe un contrat avec la société Caudron-Renault. C'est François Lehideux, patron de Renault de l'époque, qui décide de son embauche pour renforcer la notoriété de ses appareils. Avec ce contrat elle obtient, outre un salaire régulier, des moyens techniques lui permettant de donner le meilleur d'elle-même. 

A Istres, le 8 août 1934, toujours aux commandes d'un Caudron-Renault Rafale monoplan de 310 CV, Hélène Boucher enlève d'une part le record international de vitesse toute catégorie sur 100 km à 412 km/h et d'autre part le record des 1 000 km à la moyenne de 409 km/h (Maurice Arnoux détenait l'ancien record avec 393 km/h). Le 11 août, elle s'adjuge le record du monde féminin sur base à 445 km/h.

Cette même année, elle se voit remettre le Prix Monique Berlioux de l’Académie des Sports récompensant la performance sportive la plus remarquable de l’année.

Parallèlement à sa carrière de pilote, elle signe un contrat avec Renault pour promouvoir la voiture de sport, la Vivasport 6 cylindres. C'est Marcel Riffard, chef du bureau d'études Caudron-Renault et concepteur du Caudron Rafale, qui a dessiné la Renault Viva Grand Sport autrement appelée « Vivastella Grand Sport » avant 1935.

Outre ses exploits, Hélène Boucher, durant cette même année, s’engage avec les aviatrices Maryse Bastie et Adrienne Bolland dans le combat féministe et devint militante pour le vote des Françaises au côté de Louise Weiss

Malheureusement, le 30 novembre 1934, Hélène Boucher se tue lors d'un vol d'entraînement sur l'aérodrome de Guyancourt aux commandes d'un Caudron C.430 Rafale. Mauvaise météo, erreur de pilotage, ou problème mécanique, le mystère reste entier. L'avion accroche la cime des arbres au-dessus de la forêt de la Croix du Bois de Magny-les-Hameaux et s'écrase près de la route de la Butte aux Chênes à Brouessy, non loin de la demeure familiale de l'aviateur Henri Farman.

Ce sont les pilotes Raymond Delmotte, Fouquet et Goury, témoins de l'accident, qui arrivent les premiers sur les lieux.

Hélène Boucher, gravement blessée, est évacuée vers l'hôpital de Versailles et décède à l’âge de 26 ans, dans l'ambulance dans la côte de Satory à Guyancourt.

Elle fut la 1ère française (et la seule avec Maryse Bastié) dont la dépouille mortelle eut les honneurs des Invalides.

Hélène Boucher fut décoré à titre posthume de la Légion d’honneur, avec la citation suivante :

"Hélène Boucher personnifie la jeune fille française : modestie, simplicité, vaillance.

Pilote de grande classe qui a conquis en peu de temps les records les plus enviés,

grâce à son habileté et à son audace réfléchie. A donné sa vie pour l'aviation."

Dans les années suivant sa mort, une compétition d'aviation féminine porta son nom : la coupe Hélène Boucher (remportée par Maryse Hilsz les deux premières années).

Tout comme Maryse Bastié, en France, nombre d'établissements scolaires,

rues et avenues portent aujourd'hui le nom d’Hélène Boucher, comme à Chassieu, la rue Hélène Boucher.

A Voisins-le-Bretonneux, non loin du lieu de son accident, une sculpture d'Hélène Boucher, réalisée par l'artiste Camille Toutée Bonhomme, a été inaugurée le 30 novembre 2014 pour les 80 ans de sa disparition.

L’aviatrice est également mise à l'honneur dans la commune de Yermenonville.

C'est grâce au don de sa famille, et à l'association Les Amis de Yermenonville qu’un espace muséal entièrement dédié à sa vie a été inauguré le 30 novembre 2019, 85 ans après sa disparition.

Hélène Boucher, cette âme sensible, délicate, réservée et même un peu secrète dévorée

par un besoin de foi et d’idéal restera à jamais la première reine française de la vitesse aérienne.

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